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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 11:27

canaux 20120425 153543canaux 20120425 153543-copie-1L'eau est un bien précieux sans laquelle la vie est impossible. L'eau est distribuée gratuitement aux bornes fontaines, et elle est payante à domicile. Et si l'eau se vend et s'achète, elle n'est pas pour autant une marchandise comme les autres. Le prix de l'eau doit être équitable et abordable.

 

Les nations Unies, définissent l'équité de l'accès à l'eau par la quantité, la qualité, l'accessibilité physique (à quelle distance), l'accessibilité économique, et les caractéristiques du service quand il existe.

 

La tarification progressive est choisie par nombre de pays européens du sud et du pourtour de la Méditérannée. Elle est la norme dans les pays d'Afrique ou d'Amérique latine.

 

En France, son accès est actuellement en tarif binôme : une part fixe pour le compteur, et une part variable pour la consommation. Que vous consommiez peu ou beaucoup la tarification est la même. Ce qui n'encourage pas les économies de la ressource.

 

L'introduction de la tarification progresse est un élément de protection de la ressource.

 

En conséquence les raisons environnementales et l'équité sociale, financièrement plus juste, doivent encourager les municipalités, à installer la tarification progressive par paliers Ce qu'elles peuvent depuis 2010. Elle est formée de trois tranches : petits consommateurs, pour les usages essentiels avec un tarif allégé, gros consommateurs, dont les industriels, avec une consommation et un tarif nettement nettement plus élevé que la moyenne de la population qui serait dans la deuxième catégorie, représentant ainsi les usages de confort.

« L'instauration d'un tarif progressif doit permettre de distinguer entre les ménages, petits consommateurs, susceptibles de bénéficier d'un tarif social et les gros consommateusrs d'eau qui seraient incités à économiser la ressource s'ils se voyaient appliquer un tarif progressif. »1

Cette proposition nécessite des aménagements sociaux pour les grandes familles, qui sont plus consommatrices que les petits ménages. La première tranche doit donc être modulée en fonction de la taille du ménage.

 

Pour ceux qui souhaiterait avoir les exemples de villes ou de pays où la tarification progressive est mise en place, ou pour ceux qui voudraient avoir de plus amples explications sur la mise en place, je vous convie à vous reporter au document de l'Académie de l'eau «  la tarification progressive de l'eau potable » de Henri SMETS, ouvrage de référence.

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 14:54

POLITIQUE DES EAUX

DE TOULOUSE ET DE LA COMMUNAUTÉ URBAINE

Intervention lors de la réunion

plénière du groupe local EELV de Toulouse centre.

photo hôtel DieuLa question des eaux dans la politique municipale s’incarne, à la suite  d’un processus d’élaboration par la création en juillet 2011 d’un service dédié, comprenant 3 personnes et un budget : domaine de gestion des voies d’eau. C’est la volonté politique de prise en compte des 3 canaux dans la ville : le Midi, le Latéral, Brienne. C’est la volonté de se doter de connaissances, de dialogue et d’action concernant les questions d’eau.

C’est la participation au syndicat du Touch, au syndicat de l’Hers, au dialogue sur l’étiage de Garonne de Toulouse jusqu’à saint Nicolas de Lagrave sous l’organisation du Syndicat mixte d’étude et d’aménagement de la Garonne, le SMEAG.  Sont au centre de ces préoccupations une meilleure gouvernance, par un partage des informations et des savoirs,  la réduction des impacts des activités humaines, une vision élargie de la solidarité amont aval…

La question des eaux, c’est le dialogue avec l’état au sujet des inondations et des digues : l’état réparera et confortera les digues toulousaines, et les remettra au terme de ces travaux, définitivement à la ville. Pour sa part, la ville répare les 3 digues qu’elle possède, celle de Ginestous, celle Langlade et celle du Bazacle. C’est le service des infrastructures qui surveille ces travaux et dialogue avec l’état.

Pour le grand Toulouse, c’est le projet du Grand Parc Garonne.  C’est la participation à l’élaboration du SAGE, à la commission locale de l’eau, au conseil d’administration de l’agence Adour Garonne.

Enfin pour Toulouse, comme pour la CU, nous avons signé le pacte d’istanbul : volonté d’une gouvernance solidaire pour un accès pour tous à l’eau, même si la présidence de cette instance est faite par Véolia….

Les canaux.

Le canal appartient à l’état, est géré par l’EPIC Voies Navigables de France. Il a 3 fonctions : navigation, alimentation en eau potable, irrigation pour l’agriculture. Le fret, économique et sûr est tombé en désuétude concurrencé par le subventionnement de la SNCF puis par la route. Actuellement les multinationales de l’eau se positionnent sur les canaux de France en répondant aux appels d’offre des communes qui concèdent la gestion des ports fluviaux. Les canaux sont en effet des transporteurs d’eau à peu de frais. Et vu le peu d’intérêt politique, économique, ou environnemental qui leur est accordés, les prédateurs de l’eau se positionnent. C’est cette vision qui a amené la ville de Toulouse à reprendre en régie le port Saint Sauveur plutôt que de faire un appel d’offre.  Une récente étude, nous indique que le canal est vécu par ses usagers dans la ville de Toulouse, comme des lieux vagues, manquant d’identité, bon à faire pisser le chien, bruyants.  La gare est une des entrées en ville du canal de même que le pont de demoiselles (pénétrante de 10000 voitures par jour) ou les ponts jumeaux, joyau architectural enserré par un réseau routier. Des projets d’entrée dans la ville verront le jour en détournant cette entrée par une entrée au plus au nord reliant la gare.  Jean Charles Valadier suit le dossier pour notre groupe. Par ailleurs, nous attendons les études permettant de dégager un grand projet canal

 

Le grand Parc  Garonne

Etant donné l’importance du projet,  celui ci a été découpé en 3 groupes de travail par thèmes géolocalisés. La méthode utilisée est collégiale (avec nos collègues socialistes), surplombée par un comité de pilotage. Comité de pilotage veut dire que c’est Pierre Cohen qui préside.  Jean Charles Valadier comme élu à l’aménagement urbain a participé à l’ensemble des ces instances, tout comme moi, en tant qu’élue thématique.

Le projet est découpé temporellement en projets proches (avant 2014), moyen terme et long terme. C’est la vision d’une colonne vertébrale,  traversant la communauté urbaine sur 7 communes, sur 35 km de long, et 3000 hectares.  A titre de comparaison la forêt  de Bouconne a 2700 ha et le bois de Boulogne, 800 ha. C’est la prise en compte des différents usages de Garonne :

-       un  couloir écologique, un milieu naturel à maintenir ou à préserver,  dont la question de l’eau potable qui reste prioritaire

-       permettre la traversée de la communauté urbaine du nord au sud et vice versa, en mode doux,  en promenade

-       Permettre des activités de loisirs ou de sport liés à la nature comme le canoë kayack, la pêche, le tourisme, le sport, la culture, les jardins partagés, les vergers pédagogiques, ou les jardins solidaires,

-       C’est permettre par des bacs, ou des passerelles la traversée aisée de la Garonne

-       enfin c’est la question, de l’hydroélectricité, puisqu’il y 3 lieux de production sur la Garonne : le bazacle, l’ilôt des moulins et la cavalcade.

C’est l’affirmation des espaces comme lieux emblématiques, poumon vert, porteurs de valeurs  pour la ville et d’identité pour un territoire. C’est la volonté d’une structuration des espaces, à travers le plan guide permettant d’améliorer l’accès à la Garonne par des aménagements perpendiculaires, en s’appuyant sur l’existant. C’est là aussi un dialogue avec l’état et l’ensemble de ses services : bâtiments de France, DDT, DREAL, VNF.

C’est la vision de paysages naturels en situation urbanisée à valoriser en lien avec le plan climat. 

Les 4 parties géolocalisées

La confluence Garonne, Ariège au sud dont la gestion est menée par une association à laquelle la CU participe. Antoine Maurice est le délégué pour cette instance. Comme vous le savez les journées nature attirent beaucoup de visiteurs.

C’est le Parc Toulousain

L’écluse saint Michel avec un aménagement des 2 bâtiments, d’un point d’observation, une mise à disposition de la maison éclusière par l’état, et l’acquisition du foncier alentour.

C’est l’aménagement des berges d’Empalot : une halte fluviale au niveau de la passerelle de la poudrerie, et une passerelle à la hauteur  du pont st Michel

C’est l’aménagement d’un parcours piéton, avec une passerelle à la hauteur de l’ilot des moulins

C’est l’arc culturel, en cœur de ville. Transformer St Pierre, la Daurade, viguerie en lieu de vie et de cultures pour les habitants.  Assurer les cheminements et l’accès au bord de Garonne en reliant les ports. C’est la partie la plus fragile pour assurer la continuité écologique.

Il y a une négociation avec l’hôtel dieu St jacques pour permettre une continuité de circulation à travers les jardins de St Jacques.

C’est l’hôpital Lagrave que où notre équipe municipale aimerait promouvoir un centre culturel. Nous n’avons pas d’information  concernant le déroulé des négociations.

C’est les travaux de désenvasement du plan d’eau de la Garonne pour permettre l’accès au port de repli obligatoire dans le plan particulier de navigation.

C’est la prévision du démantèlement du bateau du ski club coulé à la prairie des filtres, qui a une injonction des services de l’état .

C’est Garonne Aval

C’est la création de nouveaux cheminent piétons cycles , la mise en place d’un bac estival entre Sesquières et Quinze sols,  une passerelle sur le Touch

Nous avons insistés pour élargir la ripisylve, maintenir les boisements humides, protégés les bras morts, valoriser les gravières. L’achat de zones humides pour la gestion en partenariat avec l’agence de l’eau, a été réalisé par la communauté urbaine sous la direction de Antoine Maurice.

C’est la ferme pédagogique de Ginestous, la base de Sesquières, la base de loisirs des quinze sols,  des jardins collectifs. Enfin c’est la sauvegarde de bâtiments en péril,

 - La briqueterie « Dauriac »

- La ferme Dejean

- La ferme Bellerive

Vous l’avez compris, la question de l’eau regroupe une multitude de regards, d’approches, d’acteur, de décisions. C’est et j’èspère que vous l’aurez compris à travers cet exposé, un dossier que nous traitons collectivement avec le groupe, au même titre que les déchets, le PDU ou le plan Climat qui attire également toutes nos attentions

En attendant je vous remercie pour la votre.


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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 14:44

borne incendieEn septembre 2008, la ville de Toulose, deliberait sur la mise en place de la loi Oudin! Bien qu'ayant des projets de coopération décentralisée cette mesure restait virtuelle.

Mais qu'est ce que la OUDIN ?

La loi OUDIN, permet aux collectivités ou aux syndicats chargés des services publics de la distribution de l'eau potable, ou de l'assainissement d'utiliser jusquà 1% des budgets qui sont affectés à ces ressources à mener des actions de coopération avec des collectivités territoriales étrangères, des actions d'urgence ou de solidarité, dans les domaines de l'eau ou de l'assainissement.
En mars 2012, une délibération ouvrant cette mesure à l'ensemble de la communauté urbaine est votée avec le choix d'un taux de 0,5%.
La délibération indique que les actions seront réalisées en priorité avec les territoire avec lesquels nous sommes en accord de coopération. Pour Toulouse, il s'agit de Rammalah. Autre cible, les associations du grand Toulouse agissant ou portant des projets entrants dans ce cadre.
Le financement est issus du montant des financements du grand Toulouse, auquel s'ajoutera un appel de fond à VEOLIA.
Cette modalité explique le choix du taux de 0,5% et non de 1%. C'est les contributions des 37 communes de la CU, qui alimentent le service du cycle de l'eau. Contributions qui permettent d'organiser au plus juste la distribution de l'eau et son assainissement. Choisir 1%, aurait neccessité un appel à contribution plus important, entraînant de fait une hausse des impôts locaux, ce dont personne ne voulait.

Cette délibération est très importante aux yeux de notre groupe. Elle exprime la solidarité internationale. Elle permet une application concrète du pacte d'istambul que nous avons adoptée, c'est dire un accès à l'eau et à l'assainissement pour tous. Elle exprime les liens toujours à créer entre les pays du nord et ceux du sud, et en cette période de crise oú le repli fait figure de boussole, elle me rend fière d'appartenir à cette équipe municipale, qui pense l'avenir comme un bien être à partager.

Mais.. Car il y a un mais...
Un comité de pilotage attend encore d'être mis en place. Il devrait comprendre 5 élus, VEOLIA eau et l'agence de l'eau amour. La délibération était prête puis à été retirée avant le conseil.
Merci à mes nombreux lecteurs de tenter de me donner l'explication que je n'ai pas à ce jour. Pendant ce temps l'argent, qui existe bel et bien, sommeille en attendant...

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 13:57

01032011239Une étude du bassin versant de l'Hers mort et du Girou est lancée par le SMBVH : le syndicat mixte du bassin versant de l'Hers. Elle est confiée à un bureau d'étude, le CEREG. Elle couvre l'ensemble de ces deux rivières et leurs affluents du Lauragais. Le Sicoval et le département sont parties prenantes de cette étude.

 

 

 La densification urbaine amène des ruissellements de plus en plus importants, et les petits ruisseaux faisant les grandes rivières, les risques d'inondation sont accrues. Les études ont donc pour but la sécurité des biens et des personnes et la gestion de l'eau avec une approche qualitative. Cette vision du quantitatif et du qualitatif est "nouvelle". Elle nécessite de la concertation entre collectivités, propriétaires, riverains, agriculteurs, afin qu'un consensus des décisions soient partagés par un maximum d'acteurs. La gouvernance de l'amont et de l'aval doit trouver des espaces communs de dialogues, et de plans d'action.

 

Mais avant les décisions, il nous faudra zone par zone avoir une idée technique des situations : état des masses d'eau, terrains d'expansion de crues, analyses de risques, rives, berges et lits majeurs, pluviométrie, débits, continuités biologiques, pollutions, biodiversité et écologie, topographie et cartographie.

CRUE 

 Puis avoir une idée des interventions de terrains des différentes institutions.  Les dossiers sont  saucissionnés par les différentes demandes. Mais au final on peut avoir une idée zone par zone des interventions des uns et des autres par les intitulés des demandes de subventions qui elles, sont bien cataloguées par les financeurs. On peut espèrer avoir ainsi différentes cartographies des types d'intervention.

 

 Puis une hierarchisation des enjeux, et donc des actions : c'est là que commence le débat citoyen, puis avec les financeurs : ceux ci aiment qu'une action soit repérée et labellisée. Or la transversalité qui sera proposée au final de cette étude devra aller dans le sens du bénéfice multiple :  qualité et quantité des eaux. 

 

à suivre donc ....

 

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20 avril 2012 5 20 /04 /avril /2012 13:31

Garonne est un fleuve torrentueux mais pas sauvage !  Alors qu'à Paris une crue est annoncée 15 jours à l'avance, la proximité des Pyrénées ou les pluies sévenoles du bassin versant font qu'en six heures, une crue peut être annoncée, sur le plan d'eau, du Bazacle à Empalot ! C'est pourquoi les règles de navigation édictées par l'état sont contraignantes pour les usagers, en vue de la sécurité de tous.

En fait le réglement particulier de police de navigation de Garonne devrait être révisé dans un avenir assez proche. Alors que la navigation est interdite au delà du repére de 1 m, les bateliers estiment qu'à cette hauteur et un peu plus, ils ne craignent rien. De là des échanges verbaux musclés entre les uns et les autres.

Les services de la ville ont présenté le projet " Grand Parc Garonne". auquel participe les usagers.  A leur tour les services de la DDT présenteront  prochainement le nouveau réglement de police de navigation : le RPPN.

 

Gestionnaire du plan d'eau, la ville est  responsable de la signalisation fluviale, sous la direction et l'approbation de l'état. Elle n'invente pas les panneaux mais positionne ce qui est demandé. Récemment des bouées ont été installées. Elle ne signalent pas un chenal, mais des obstacles invisibles, sous le miroir. Il est vrai qu'il faut le savoir. Mais les bateliers ont leur permis .... Garonne est comme le Rhône : avec ses bans de sable ou ses hauts fonds. Il faut connaitre les passes pour échapper à l'échouage.

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 14:00
Où qu'il soit le service public est en danger. Le canal n'échappe pas à cette règle du libéralisme. Les chalands flottants au fil de l'eau ne sont plus qu'une image d'Epinal. Seul reste le tuyau d'eau, le transporteur d'eau, l'eau cette richesse sur laquelle le libéralisme fonde une de ses stratégies : être là quand les canaux deviendront autre chose que ce qu'ils sont pour le moment : un espace de nature articificiel, bucolique mais que les politiques publiques délaissent, alors que leurs fonctions sont aussi l'irrigation et l'alimentation.
Mais ceux dont c'est le métier de s'organiser pour faire de l'argent veillent et surveillent les institutions prêtes à brader leur patrimoine : ainsi Véolia vient de s'installer sur le bief de Lalande, au nord de Toulouse. Pour faire quoi ? Démolir des bateaux, faire de la pédagogie auprès des enfants ... Est ce que je me demande d'où viendront ces bateaux qui se feront détruire ? Si jamais ils viennent ce sera par la route...
Mais mon propos n' est pas là .... Il est à Castet en Dorthe, où la mairie à donné concession à une multinationale de l'eau. Il est à Moissac où là aussi c'est une multinationnale qui gère ... À Ramonville, Voies Navigables de France leur avait attribué le marché de Port Sud.Mais les collectivités locales ont réagi vite et bien pour casser le marchéqui est revenu à la commune. Même sur le canal, il y a des vagues...

Ah ! Ce canal cher à mon cœur ! De port en port, la stratégie des grands groupes de l'eau se rend visible ... S'installer sur les rives, gérer en père peinard les ports, quitte à insatisfaire les élus et les usagers ...
Qu'importe ! l'essentiel est de prendre possession du territoire... Attendre le jour où l'état se séparera définitivement de ses canaux... Pour enfin affirmer une légitimité de reprise...
Oui ! C'est un scénario pessimiste ... Mais je ne vois pas d'alternative pour le moment... Les trois régions du canal du Midi n'ont pas encore affirmé leur solidarité de gestion, malgré les efforts de Midi Pyrénées.
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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 11:39

 Propriété de l’état, de mur à mur à l’intérieur des villes, géré par Voies Navigables de France, EPIC, (établissement public à caractère industriel et commercial) crée en 1991, le canal, à l’heure actuelle conserve ses 3 fonctions : alimentation en eau potable, irrigation et axe de communication-navigation.


La ville et maintenant la CU conventionnent avec VNF. Plus clairement, la ville gère sans subvention ou participation de l’état des espaces qui la traversent, qui sont la ville, mais qui pourtant ne lui appartiennent pas. Elle aménage les chaussées, les rues, la piste cyclable, nettoie, entretien les espaces verts. La seule aide conséquence est le partage d’un bateau nettoyeur (Midinet) qui nettoie le fil de l’eau. Et encore il y aura à dire sur la régularité de la chose. Le pouvoir de gestion de VNF, qui est le parent archi pauvre du transport est faible, trop faible pour le canal du midi. Il y a toujours eu des avancées technologiques et financières pour la route, l'avion et la SNCF mais qui n'ont jamais profité ni aux bateliers ni à leur administration de tutelle. Cette situation oblige aujourd'hui les représentants des collectivités et de VNF à un dialogue constructif et permanent.      

Dans les années 60, l’état a fait des promesses qui, si elles avaient été faites par un particulier, relèveraient de l’escroquerie. Il a commencé à agrandir par les deux bouts le canal au gabarit dit Freycinet faisant ainsi passer les écluses de 30 m à 38 m 5 de longueur. Seul un tronçon n’a pas eu les financements pour s’agrandir c’est celui entre Aigues Vives, (écluse du Sanglier) et le grand bief de Béziers. La raison en était le lobby des agriculteurs, grands utilisateurs de l'eau dans le Lauragais  et qui craignaient la concurrence avec les bateliers. Et pourtant les bateaux ne boivent pas l’eau, alors que les agriculteurs… 

 

Alors des bateliers venus du Midi, ont coupé leur bateau de 38 m, pour passer dans le tronçon enclavé de Bordeaux- Aigues Vives (mais à qui ont avait dit « ne vous inquiétez pas l’état vous garantit les travaux et un jour vous serez relié au réseau européen – midi, canal du petit rhône, du rhône au rhin ou du rhône au canal du centre puis à la Seine et reste de l'Europe), et qui sont restés enclavés, perdant ainsi leur pouvoir de navigation et d’aller chercher du fret ailleurs.

 Entre la concurrence déloyale faite par la SNCF qui était subventionnée, 

 Entre le fait que le canal manque de moyens et est mal entretenu ; qu’il est très peu dragué des boues issues de la décomposition des feuilles de platanes.   

 Entre le fait que les ingénieurs sont peu intéressés par le dragage, qui est un travail invisible non valorisé pour eux, y compris financièrement ce qui n’est pas le cas pour un ouvragre d’art ...


Le canal survit … ô mon canal !


La voie fluviale économique et sûre ne fait pas marcher l’économie : les bateaux en acier carbonné (acier Martin, rouillant très peu) ont parfois 100 ans, les moteurs qui sont des diesel (10 litres à l’heure) sont sobres, très lents, donc très robustes, ne fatiguent pas et dont la sonorité vous berce comme un coeur battant. Les bateaux de 30 m peuvent transporter environ 180 tonnes, les 38 m 50, 350 tonnes.

 

Malheureusement le canal n’étant pas dragué, les bateaux touchaient le fond avant d’être remplis et perdaient ainsi le bénéfice des 40 ou 50 tonnes qu’ils ne pouvaient pas charger et qui auraient permis le bénéfice. Vous l’avez compris pour que le canal redémarre, il nous faut être encore plus en crise énergétique que maintenant.


La profession n’avait jamais eu de syndicat, ne s’est pas organisée, (même en 36 quant les mineurs de Carmaux ont tenté de le faire faire), sauf de nos jours. Les bateliers étaient très individuels, très souvent illettrés, nomades, rendus à des problèmes individuels face à leur administration de tutelle, l’office national de la navigation, et à des problèmes économiques grandissants, des problèmes d’éducation pour les enfants… et au final pour finir ce descriptif calamiteux, le classement au patrimoine mondial de l’Unesco, s’il exprime une reconnaissance du travail et de l’ingéniosité de Riquet, s’il permet un environnement culturel et de biodiversité merveilleux, reste un enterrement de première classe : le fret fluvial s’il devait redémarrer, le ferait dans les conditions du 17 eme siècle… puisque on ne peut plus rien modifier.

Pour conclure sur la question du Fret, VNF a décrété que le canal du Midi ne sera destiné qu'au tourisme..


16JUIN2001 POUSSEURBref la profession, et l’imaginaire des bateaux de fret se sont perdus dans les années 85-90 avec les derniers pinardiers : Bacchus, Espèrance, la Claudine, Dyonisos, Benhur, la Réole, …


Maintenant le canal est même fermé en hiver. Sans compter le chômage, périodes où l’on vide le canal de ses eaux pour réparer les écluses.  

Vous l’aurez compris, le canal des deux mers reste un ouvrage en danger pour le peu de moyen apportés à sa survie. 

ll reste donc des bateliers qui transportent des touristes sur du gros gabarit, et des loueurs de bateaux sans permis. Activités intéressantes, pour faire découvrir le canal ou la Garonne aux petits et grands, mais activité ayant ses limites d’un point de vue économique. Dernièrement certains de ces bateliers se sont regroupés en syndicat professionnel : révélateur des temps qui changent et de la vision nouvelle qu’on les professionnels de leur métier.


Le canal a donc été saucissonné et les communes touristiques ont conventionné avec VNF. Elles proposent des  amarrages et des ports pour petits gabarits de tourisme. Les 30 m arrivants dans un port ont donc du mal a trouver une place où s’amarrer..


Un petit renouveau économique est apparu avec le passage de la fibre optique des nouvelles technologies. Et depuis peu, les grands groupes de l'eau (Lyonnaise, Véolia etc ..) s’intéressent à ce canal transporteur d’eau (le tuyau ..). VNF a en effet attribué la concession du port de plaisance de Ramonville. Cette attribution est dénoncée en justice et a été suspendue : à cause des conditions d’attribution faites comme un marché d’appel d’offre, alors qu’il s’agissait au final de la privatisation d’un quartier de la ville. Les conditions partenariales définies entre la région et l’état, bien que signées n’étaient pas respectées, ce qui a permis de dénoncer ce contrat.

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La mairie de Toulouse a pris acte de la volonté des grands groupes multinationaux de la volonté d’appropriation d’espaces du canal et organise sa politique afin que les espaces restent à la collectivité et pour le bien public 

Dans les années 90 les régions se sont tournées vers le canal : il était question d’un transfert de domanialité. Le livre blanc du canal a vu le jour, la conférence mondiale des canaux a eu lieu a Toulouse en 93. Tout le monde semblait y croire. Et puis après ce grand espoir tout s’est arrêté. Le transfert de l’état aux régions n’a pas eu lieu.

Aujourd’hui la région midi Pyrénées subventionne les bateaux-logements ou de tourisme pour qu’ils améliorent la qualité de leur bateaux : aide à la cuve d’assainissement et aide au visuel extérieur. C'est la vision d'un patrimoine de bateaux fluviaux à protéger.


Les commissions territoriales des années 90 ont été stoppées. C’était une instance qui permettaient à tous les acteurs de dialoguer : état, collectivités, professionnels et associations. Aujourd’hui le Conseil Régional a initié une charte avec l’état et Aquitaine. La région Languedoc Roussillon estimant que son tourisme n’a besoin de personne car il est florissant, n’a pas signé la charte.  

Une première réunion de concertation de mise en action de la charte, a eu lieu. N’y était que les régions et l’état. Le premier ordre du jour était l’adoption au sein de cette instance de l’association des communes riveraines du canal président monsieur Delachoux. L’association qui regroupe 162 communes a été cooptée. La mairie de Toulouse, ville centrale du canal, souhaite également être membre de cette instance, et finira probablement par l'être.


statut RiquetPour finir je vous dirai que le chancre du platane, ne se trouve pas à Toulouse, mais ailleurs sur le linéaire. Il n’est donc pas question d’y abattre des platanes. Mais là où cela se fera, c’est Voies navigable qui imposera ses choix de nouvelles essences, sa manière d’abattre …


L’état VNF, bâtiments de France, le conseil régional, le conseil général, les collectivités, les usagers, les professionnels, les associations environnementales, les sportifs d’eau ou les poêtes,  sont tous parties prenantes du Canal. Alors pour lui souhaiter longue vie il faut promouvoir le draguage. Il faut subventionner le transport local régional, afin que les estivants puissent voir un terroir à son ouvrage. Il faut assurer la continuité écologique du canal à travers le passage dans les villes, afin de mettre en œuvre la ville rafraichie dont nous parle Grenelle. Il faut favoriser le tourisme d’eau, et la baignade dans ces eaux propre.Enfin il assurer la promotion du canal, ruban écologique reliant les 3 régions et vanter l’ingéniosité de son inventeur : Pierre Paul Riquet. 

  

 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 19:47

Connaissez vous l'histoire de la chapelle des bateliers au port Saint Sauveur ??

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Dans  la cour d'un bâtiment remarquable d'élégance, il y avait une chapelle tout aussi remarquable. Elle était le lieu des messes et des baptémes, des bateliers et de leur bateaux:.

 

Une association d'aide à l'enfance, qui en avait fait son siège social, en était propriétaire.  Jusqu'au jour où, dans les années 90,  elle décidat de vendre à un promoteur au grand dam des personnels qui occupèrent cet endroit : il était question pour eux d'être licenciés d'un autre établissement, la vente de ce bâtiment liquiderait les primes de licenciements.

 

Las ! La vente a eu lieu, les bâtiments détruits et un vilain immeuble construit. Il faut dire que sous l'ére de la droite, l'urbanisme le long du canal a été martyrisé. En attendant les riverains, l'association de quartier, et les amoureux (éclairés) du canal ont porté au tribunal. Et ils ont gagné ! Le promoteur a été contraint de reconstruire la chapelle à l'identique. Il n'a pas été perdant. Il a eu le droit de construire des étages complémentaires pour rattraper la perte de l'espace de la chapelle.

 

Dans cette chapelle, avant que l'association d'aide à l'enfance ne s'installat,  trônait une sculpture en bois de   «Notre Dame des eaux» patronne des mariniers ; celle-ci fut créée à l’initiative de « l’entraide sociale batelière » à partir d’un dessin de Raymonde BAYOT et sculptée par M. RIGAL professeur à l'école des beaux arts à Toulouse. Elle fut donc placée dans la chapelle et bénie par le Cardinal SALIEGE le 2 février 1952, jour de la chandeleur et Fêtdes eaux et de la lumière.

 

 A son entrée dans les lieux, l'association remit " Notre Dame des eaux" au bateau "Je sers" à Conflans Ste Honorine, où m'a t-on dit, elle siège encore. 

 

Quant reverrons nous cette statuette à Toulouse ? Je ne suis pas une spécialiste de l'art religieux, mais il me semble que cette statuette est particulière car l'enfant Jésus, est plus souvent dans les bras d'adultes que debout sur ces deux jambes. Du peu de mes connaissances l'enfant Jésus est un chérubin ou un adulte mais jamais un garçonnet retenu par sa mère.

 

Cette statuette fait parti du patrimoine toulousain, de son canal, et nous sommes nombreux, amis du canal à souhaiter son retour dans la ville rose...

 


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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 14:05

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Le 6 eme forum de l'eau aura lieu a Marseille le 12 et 17 mars 2012. Marquer l'importance de l'eau dans la gestion des politiques, son accès pour tous en tant que bien commun, proposer et mettre en place des politiques de partage et de gestion de la ressource et de l'assainissement, et affirmer le nécessaire engagement des élus dans cette question centrale à la vie. Le débat s'exerce donc entre plus 800 villes ou régions, les gouvernements et le conseil mondial de l'eau qui est composé des sociétés transnationales et de la Banque Mondiale qui s'emparent de ces questions de la gouvernance mondiale de l'eau.

Il y a un enjeu certain à proteger en priorité les pays où l'eau manque et risque de devenir l'appropriation distributive des grands groupes, à des tarifs qui exprimeraient que ce qui est rare est cher. Pour la France nombre de villes ont réévaluées leur contrat avec les spécialistes de l'eau. A Toulouse, si le prix de l'eau a baissé de 25 % elle n'a en fait baissé que de la moitié puisque l'assainissement est l'autre moitié de la facture et elle n'a pas bougé. Car il faut des audits courageux pour mesurer les marges financières de nos délégataires et l’opacité de leurs formules d’indexation des prix variant régulièrement d'une année sur l'autre, empêchant des comparaisons financieres efficaces. En clair, c'est la planéte qui en danger d'accès à la ressource.

 

Cette manifestation a lieu tous les 3 ans. La ville de Toulouse qui a signé le pacte d'Istanbul participera aux actes qui se composent d'engagements généraux et de déclinaison de plans locaux d’actions, spécifique à chaque collectivité. L’eau et l’assainissement sont reconnus comme des biens publics et des droits fondamentaux. L’accès à ces biens doit donc être possible pour tous à des coûts supportables et équitables. Le rôle du cycle de l’eau dans le changement climatique est également pris en compte, et les objectifs du millénaire sont rappelés. Evaluation de la ressource, inventaire des politiques, définitions d'objectifs, de mesures


 Parrallèlement le Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) proposera une alternative au Conseil Mondial de l'Eau.

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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 18:15

Des habitants se sont émus du niveau bas du lac de Gironis. Ce n'est pas une fuite. Nous subissons la sécheresse. Et les niveaux des nappes phréatiques sont bas. Certains puits sembleraient même s'être asséchés dans le quartier...

Les présentateurs météos qui nomment "mauvais temps" la pluie, ne semblent s'adresser qu'à d'éternels vacanciers.Vivement la pluie !

 

 

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